La nuit, la pluie… Une femme hurla, toutes mes sensations parurent disparaître les unes après les autres. Des hurlements de passants, je les entendais tous se presser autour de moi, les sirènes se rapprochaient. Je pouvais voir les lumières des gyrophares danser sur les murs, faisant trembler les ombres des badauds, je les voyais tout aussi bien que les gouttes de pluie qui venaient heurter mon visage, mais je ne sentais rien. Une odeur métallique, l’immobilité, le froid. Des voix résonnaient tout près de moi, une main passa sur mes yeux. Noir total.

Tout était devenu assez flou ensuite. Mes sensations revenaient petit à petit, des picotements envahirent mon corps, du sommet du crâne jusqu’aux bouts de chaque orteils. J’entendais quelqu’un s’activer à coté de moi, il remuait des objets métalliques. Un médecin sans doute ? C’était la seule déduction que je pouvais faire entre ce bruit et cette odeur de désinfectait qu’empestait la pièce. J’arrivai enfin à faire bouger mon petit doigt de la main gauche. Je me réveillée d’une opération ? Avais-je eu un accident ? Je battais pour me réveiller et après ce qui me sembla être une éternité d’efforts intensifs je parvins à ouvrir les yeux.

Je vis le visage du légiste penché au dessus du mien à ce moment-là. Tout d’abord, il n’eut pas vraiment de réaction particulière, il me regardait simplement. Puis je clignais des yeux et là, il poussa un hurlement suraigu avant de s’enfuir en courant. J’entendis une porte se claquer violement, j’en conclus qu’il s’était enfermé dans son bureau. Ce n’était pas un endroit dans lequel j’aurais du me trouver, c’était insalubre, presque morbide même, Ce n’était pas un hôpital.

         A présent je pouvais bouger tous mes doigts et mes yeux, mais j’étais toujours incapable de m’enfuir. Je ne sais pas combien de temps j’avais pu rester à admirer le plafond mais le « médecin » avait du s’évanouir car  n’était pas reparu depuis. J’allais enfin pouvoir bouger. Des mains se posèrent sur le haut de la table d’autopsie et j’aperçu le visage d’un nouveau visiteur, beaucoup plus agréable que celui du « médecin ». C’était un jeune homme plutôt séduisant, les cheveux noirs de jais, les yeux bleus tellement pâles que sous un certain angle (c'est-à-dire le mien à ce moment-là) ils paraissaient transparents. Il me souriait.

« Bienvenue chez les immortels Monroe, m’annonça-t-il d’une voix calme

Au début je ne saisissais pas vraiment le sens de ses mots, puis tout me parut logique, le froid, mon incapacité à bouger, la police, le « médecin »… Pendant tout ce temps que j’avais passé à me démener pour montrer que j’étais vivante, j’avais oublié pourquoi j’étais là. Pour la première fois depuis mon arrivée, je pris conscience que mon cœur ne battait plus… Je sentis une larme couler sur ma tempe.

-         Ce n’est rien Monroe, l’entendis-je me dire en me caressant les cheveux comme s’il avait deviné ce à quoi je pensais, on va en parler mais dans un endroit moins morbide que celui-ci.

J’essayai de lui dire quelque chose, mais cela mit du temps à venir, je vis sur son visage qu’il attendait patiemment que la connexion entre mon cerveau et mes cordes vocales se fasse. Cet effort me brula la gorge à un tel point que le son qui en sortit fut faible.

-         Je ne peux pas bouger.

J’avais l’impression qu’on m’arrachait les amygdales à vif, un arrière goût de sang me restait dans la bouche et mes larmes ne cessaient de couler le long de mes tempes.

Il me porta, ou plutôt, il me sauva. Je ne pouvais qu’avoir confiance de toute façon, j’aurais eu confiance en n’importe qui capable de me sortir  de ce que j’avais comprit être une morgue. Tout ça était devenu trop compliqué pour moi : j’étais morte ou vivante ? et lui, il était réel ? L’inconnu au visage d’ange m’emporta ainsi jusque dans sa voiture. Il n’était pas très bavard, il restait concentré sur la route. Ma tête me tournait encore un peu, et regarder les lumières de la ville qui passaient à toute vitesse n’arrangeait rien, alors je me mis à l’observer. Comment estimer l’âge d’un homme qui se présentait comme immortel ? Je tentai de lui poser des questions, mais, comme je l’ai déjà dit, il n’était pas du genre bavard. Même lorsque je lui demandai comment il s’appelait il ne me répondit que « Jones » estimant que je n’avais pas à connaître son prénom. Il se passa quelques temps ainsi puis il se mit enfin à me parler. Je compris alors qu’il devait avoir plusieurs siècles au moins, il me parla des Immortels, ces gens dont je faisais partis maintenant. Des gens devenus riches, snobs et influents au fil de leur longue vie. Tous étaient morts au moins une fois (il me précisa également qu’un immortel était plus éternel qu’invulnérable car comme toute créature l’immortel avait un point faible). Jones avait l’air différent de ceux qui me décrivait. Quelque chose en lui semblait être…lumineux, étrange et indescriptiblement attirant. Il devait m’emmener à l rencontre du « Clan » (car c’était bien là le terme qui correspondant à une élite) le lendemain.

La voiture entra dans un sous sol et s’arrêta une fois garée. Jones m’aida à me relever et me poussa vers un ascenseur. Direction le huitième étage, suite n°834…

Je m’étais assise dans un canapé d’angle blanc, Jones en face de moi. Il me parlait encore, c’étaient des mises en garde, ce que je devais absolument éviter de faire, ce que je risquais en mettant un pied dans cette aventure sans doute trop grande pour moi et mon jeune âge. Mais je n’étais qu’à peine, je m’endormais. Je tentai de garder les yeux ouverts, au moins pour qu’il n’eut pas l’impression de parler dans le vide, j’avais eu tellement de mal à le faire parler. Il dit une phrase comme « chaque geste à une conséquence chez les immortels ».

Puis plus rien, le noir total. Le sommeil avait gagné. Je ne sentis que ma tête reposer lourdement sur le coussin du canapé. Je m’éloignais de cette réalité… Mais pour quelle vérité ? Où allais réellement me réveiller ?

Quelqu’un frappa à la porte…

Je me présente, sur ce blog je serais Lady Vampyr, bien sûr il y'a bien un moment où je dirais mon vrai prénom mais pour le moment ce n'ai pas le cas. J'ai 19 ans, je vais bientôt passer mon BAC et sans doute partir de mon lycée pour commencer une nouvelle vie ailleurs loin du petit nid qui me protège depuis toujours. Je suis le genre de personne assez seule, j'aime bien m'isoler des autres de temps en temps. Ce n'est pas une façon de dire que je ne suis pas quelqu'un de sociable mais en réalité j'ai des idées pleins le crâne. J'ai un univers assez prenant qui me laisse peu de répis.

C'est pour cela que j'ai décidée de faire ce blog, pour partager mon univers avec ces autres, ceux qui me connaissent et ceux qui ne me connaissent pas encore.

Bienvenue dans mon monde et bonne lecture!